• Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Les éditions « Elsass Journal » en pdf
  • Courrier des lecteurs
  • Nous contacter
  • Tabloïd à la demande

Elsass-Alsace Journal

« Relation », une tribune citoyenne

  • Édito
  • Politique
  • Transfrontalier
  • Europe
  • Économie
  • Écologie
  • Histoire
  • Culture
  • Société
  • Les rédacteurs
    • Jean-Philippe Atzenhoffer
    • Jean-Pierre Berg
    • Gilbert Dalgalian
    • Jean-Alain Héraud
    • Robert Hertzog
    • Alain Howiller
    • Patrick Kintz
    • Pierre Klein
    • Yves Plasseraud
    • Jean-Marie Woehrling
Vous êtes ici : Accueil / Culture / Les Rencontres de Strasbourg des 14 et 15 Juin 2017

Les Rencontres de Strasbourg des 14 et 15 Juin 2017

28 juin 2017 par administrateur Laisser un commentaire

Article Vues : 392
image_pdfimage_print

Les Rencontres de Strasbourg des 14 et 15 Juin 2017 vues par Hervé Latimier

Colloque langues régionales d’Europe organisé par la fédération Alsace bilingue en collaboration avec la ville de Strasbourg

Salud deoc’h holl ha gourc’hemennoù d’ar re o deus prientet an daou devezh-studi-mañ ! Je viens de remercier les organisateurs de cet enrichissant colloque tout en me demandant si j’ai bien fait de tomber dans le piège amical que m’a tendu Pierre Klein en me proposant de donner mes impressions à la fin des travaux.

Mon intervention sera forcément subjective et forcément incomplète. Je vous demande par avance de m’en excuser.

Lors de l’ouverture du colloque, j’ai été frappé par le rappel fait par Pascal Ottavi de la conclusion d’un article de 1975 qui insistait sur deux points :

  1. La nécessaire contextualisation et donc l’impossibilité de revendiquer des réponses identiques mais seulement des droits communs.
  2. Le caractère incontournable d’un véritable pouvoir institutionnel pour les régions si on veut se diriger vers le bilinguisme.

La suite des interventions ont montré la pertinence de ces deux idées.

Peut-on envisager les mêmes solutions en Corse, qui non seulement est une île, mais bénéficie d’un statut particulier qui oblige le Recteur à organiser l’enseignement de la langue corse, où l’abandon de la langue a commencé plus tard qu’ailleurs, où il n’y a que deux écoles privées catholiques et où un consensus, y compris dans les syndicats d’enseignants existe et en Bretagne, en Alsace ou au Pays Basque ?

La Bretagne, près de 5 millions d’habitants, deux langues, un abandon qui a commencé après la première guerre mondiale, un enseignement catholique fort, un syndicalisme enseignant allant du bienveillant au franchement hostile, pas de voisin parlant une des langues, deux régions administratives de droit commun dont une hostile, deux académies…

Le Pays Basque nord équivalent à un demi-département, bénéficiant du soutien de la communauté autonome du Sud, mais noyé dans une grande région administrative.

L’Alsace qui pourrait être comparée au Pays Basque : deux départements, un voisin puissant parlant la langue. Elle bénéficie d’un régime juridique particulier bien qu’il ne concerne pas directement la langue. Elle vient d’être noyée dans une région « Grand Est » où il sera difficile de faire prendre en compte ses spécificités culturelles.

On peut comprendre pourquoi un réseau d’enseignement associatif naît dans certains endroits et pas ailleurs, ou pourquoi une politique linguistique ambitieuse peut être développée ici et moins ailleurs.

Au-delà de ces contextes différents, j’ai cru distinguer des problématiques communes. Il ne faut pas les voir négativement mais comme des questions qui se posent, des sujets à traiter…

  • Il manque, en France, de données sociolinguistiques au-delà de travaux partiels et ponctuels.
  • Le manque d’enseignants et, probablement, de vivier est une inquiétude partagée.
  • Est constaté un déficit de formation des enseignants sur la culture et l’histoire qui empêche l’utilisation pédagogique de ces richesses (cela a été évoqué lors de la présentation du cursus franco-allemand mais aussi lors de l’intervention d’Ariane Cuguen) alors que, paradoxalement, on constate l’impact positif des activités culturelles réalisées par les enfants.
  • Il est absolument nécessaire de sortir du cadre scolaire : avant (petite enfance) ; après et autour (sport, activités post et périscolaires, séjours de vacances…). L’école ne peut pas tout et lier l’usage de la langue uniquement au milieu scolaire peut être contre productif.
  • Le rôle des ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) ou de leurs équivalents a été  souligné (lien affectif avec les enfants) ainsi que l’importance de pouvoir recruter des agents bilingues.
  • Le comportement « consumériste » de certains parents a été souligné. Le bilinguisme est à la mode même si certains mettent encore en doute ses bénéfices : puisqu’il n’a pas d’anglais, va pour le breton, le corse, le basque ou l’allemand dialectal d’Alsace… En découle un faible engagement pour la langue elle-même.
  • Cela peut être nuancé par le fait que certains parents changent de point de vue au fil du temps (Bretagne).
  • Et complété par une dérive à laquelle il faut veiller notamment en Corse du choix de la filière bilingue pour échapper à un environnement social.
  • Partout a été constaté l’effet « entonnoir » : déperdition parfois très importante d’élèves entre le premier degré et le collège puis entre le collège et le lycée. Ce phénomène est en partie lié au défaut de continuité dans l’offre pédagogique mais pas que…
  • Le niveau en langue des enseignants est évoqué de manière générale, ainsi que la question de sa certification. Par ailleurs il est partout souligné qu’ il n’y a pas de lien automatique entre la maîtrise de la langue et la capacité à la transmettre. Nécessité de veiller au deux compétences (exemple cursus franco-allemand).
  • La prise en compte des variantes dialectales ; les rapports avec la forme standard (indispensable à l’écrit à mon sens).
  • Malgré un apparent consensus politique, les comportements ambigus ; hypocrites voire hostiles de l’éducation nationale qui font que l’on ne peut jamais considérer le choses comme acquises. Cela est lié à la manière dont s’est idéologiquement construite la citoyenneté française et à un cadre juridique particulièrement contraignant.. Vigilance et mobilisation restent toujours nécessaires. Cela est valable dans d’autres domaines (Pôle emploi pour les ATSEM ; étatcivil (affaire des livrets de famille bilingues) et les décisions ou avis multiples du Conseil d’État ou du Conseil constitutionnel.
  • Il faut créer des liens avec le monde économique (des exemples alsaciens ont été évoqués par les associations, Erwan Hupel a mentionné « Produit en Bretagne ») et plus largement la « société civile ». Des évolutions sociétales sont indispensables.
  • Comment faire revivre la transmission familiale ? L’Université de Bretagne Sud et le Conseil Culturel de Bretagne organiseront en 2018 un colloque sur ce thème. L’information vous sera transmise…

Une fois ces questions posées, des points positifs apparaissent comme communs même s’il faut les nuancer suivant la situation de chaque langue :

  • Existence de politiques linguistiques plus ou moins avancées.
  • Des systèmes qui arrivent à « fabriquer » des locuteurs.
  • Une vision en général positive de la part du public même si c’est une adhésion molle et qu’il faut la nuancer du fait de l’ambivalence due aux complexes hérités et d’une contradiction entre les discours et la « vraie vie ».
  • La mise au point (parfois au prix d’un fort engagement militant) de matériel et de méthodes pédagogiques.
  • L’existence de systèmes de formation d’enseignants qui sont loin d’être parfaits mais représentent un réel progrès si l’on jette un regard 40 ans en arrière (l’âge de Diwan…)
  • Les échanges et partages entre nous, les éventuels transferts, malgré les contextes différents. L’union fait encore la force… (ISLRF, lobbying parlementaire, actions vis à vis de l’éducation nationale…).

En cette fin de journée et après avoir entendu les interventions sur les Sorabes et le Südtirol j’ai eu une pensée dérangeante : les périodes où l’Allemagne et l’Italie ont eu les politiques les plus semblables à celle de la France à l’égard des langues minoritaires sont les périodes Nazie et Fasciste. De quoi se poser des questions…

Hervé Latimier

image_pdfimage_print

Catégorie(s) : Culture

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
Pour prouver que vous êtes une personne (pas un script de spam), tapez le mot de sécurité affiché dans l'image. Si le mot Invalid d'affiche recharger la page pour obtenir un mot d'Alsace
Anti-spam image

Recherche

Abonnez-vous à notre journal gratuit

Version A4 pdf – Elsass-Alsace Journal No 12 Cliquer sur l’image

ej_logo

Nous suivre aussi sur

  • Facebook
  • Twitter
  • YouTube

Les archives

  • février 2018 (12)
  • janvier 2018 (4)
  • décembre 2017 (1)
  • novembre 2017 (9)
  • octobre 2017 (15)
  • septembre 2017 (7)
  • juin 2017 (4)
  • mai 2017 (13)
  • avril 2017 (12)
  • mars 2017 (10)
  • février 2017 (13)
  • janvier 2017 (11)
  • décembre 2016 (7)
  • novembre 2016 (4)
  • octobre 2016 (3)
  • septembre 2016 (3)

Vos derniers commentaires

  • vivier dans Une Utopie mobilisatrice commune pour les « anciens » et les « nouveaux » Alsaciens
  • Sylvie Spitzer dans « Course pour la Langue régionale d’Alsace »
  • ROYON-SCHULZ André dans Définition de la langue régionale d’Alsace, suite
  • Seiller Benoît dans Définition de la langue régionale d’Alsace, suite
  • Weibel-zimmer dans Définition de la langue régionale d’Alsace, suite

Étiquettes

Adrien Zeller Agriculture allemand alsacien Antiquité apprentissage artisanat assurance-maladie bilinguisme Conseil culturel d’Alsace Corse Culture culture bilingue droit des cultes Droit local droit local alsacien-mosellan Environnement Géographie Gérard Longuet Identité culturelle Identité politique Industrie Internationalisation Jean-Guy Talamoni Jean-Pierre Masseret langue Langues Marc Chaudeur Moyen Âge média Pierre Pflimlin psychanalyse relatio Religions Rhin Rhin Supérieur Romains rédacteurs régime local Région Tourisme Transport Vie associative Économie âge d’or

Informations

  • Qui sommes-nous ?
  • L’équipe
  • Mentions légales
  • Nous contacter

Les archives

  • février 2018 (12)
  • janvier 2018 (4)
  • décembre 2017 (1)
  • novembre 2017 (9)
  • octobre 2017 (15)
  • septembre 2017 (7)
  • juin 2017 (4)
  • mai 2017 (13)
  • avril 2017 (12)
  • mars 2017 (10)
  • février 2017 (13)
  • janvier 2017 (11)
  • décembre 2016 (7)
  • novembre 2016 (4)
  • octobre 2016 (3)
  • septembre 2016 (3)

Les rubriques

  • Annonce (1)
  • Communiqué (6)
  • Droit (1)
  • Santé (1)
  • Lettre Ouverte (2)
  • Vortrag (1)
  • Billet d'humeur (5)
  • Édition (1)
  • Actualités (3)
  • Éditorial (1)
  • Société (7)
  • Économie (4)
  • Transfrontalier (8)
  • Culture (34)
  • Europe (10)
  • Histoire (3)
  • Politique (40)

Nos partenaires

  • ICA 2010
  • Centre Culturel Alsacien
  • Fédération Alsace bilingue
  • Éditions Allewil Verlag

Copyright @ 2016 ElsassJournal.com

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.Ok