Par Pierre Klein, président – Les DNA du 16 décembre rapportent que les enseignants de nos classes bilingues français-langue régionale (allemand standard et dialectal) font état de l’insuffisance du matériel pédagogique à leur disposition et du caractère inadéquat de leur formation. Depuis 25 ans qu’existent les classes bilingues en Alsace, ce problème est récurrent et atteste de ce que l’enseignement bilingue dans notre région n’est toujours pas encore pris à bras le corps : absence de planification, manque de formation appropriée, manque d’enseignants, manque de matériels pédagogiques, manque d’informations aux parents, le tout aboutissant à la stagnation de l’offre bilingue.
Le résultat, c’est que l’Alsace est à la traîne. Par exemple, 50 % des enfants sont en classes bilingues au Pays basque. En Alsace 16 % !
Pour sortir de cette situation, il faut une politique globale, cohérente, et active de l’éducation bilingue : pour les futurs enseignants, une formation spécifique dès la 1ère année d’université et une incitation financière à choisir cette carrière ainsi qu’une assistance efficace en matière d’outils pédagogiques : des mécanismes efficaces d’évaluation des formations, des statistiques claires sur les ressources disponibles et, au-dessus de tout, une direction déterminée et disposant d’une large compétence au niveau du territoire alsacien pour mener de manière transparente et responsable cette politique de l’enseignement de notre langue régionale.
Alors qu’il est question de constituer une nouvelle Collectivité alsacienne, nous invitons celles et ceux qui portent le projet à faire en sorte que dans ce nouveau cadre, soit intégrée une solution globale et pérenne au problème du bilinguisme en Alsace.
Nous préconisons à cet égard la création par la loi, dans le cadre d’une « expérimentation », au niveau de l’Alsace, d’une « Haute Autorité décentralisée » spécialement dédiée à l’enseignement de la langue régionale, de l’histoire et de la culture régionales aussi, et disposant de l’ensemble des pouvoirs nécessaires pour organiser la formation, assurer le recrutement, planifier le développement, développer les outils et assurer le contrôle en rassemblant les compétences de l’État et les contributions des collectivités territoriales, en concertation avec les représentants des parents et des enseignants.
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