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Europe : Pourquoi partir ou rester

30 novembre 2017 par administrateur Laisser un commentaire

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Yves Plasseraud – Au terme de quelques années de lutte, le plus souvent pacifique, en 1991, 14 républiques « allogènes » se détachaient de l’Union soviétique finissante. Au début des années 1990, c’est la quasi-totalité des Républiques yougoslaves qui échappent tour à tour à Belgrade et à la Ligue des communistes de Yougoslavie. L’éclatement de la Tchécoslovaquie (1993) et le détachement du Monténégro (2003) de la Serbie marquent pour une décennie la fin (temporaire) de ces départs volontaires.

Après cette séquence centre-européenne de naissance ou de renaissance d’États-nations, ce sont les mouvements indépendantistes minoritaires catalan, corse, écossais, flamand, tyrolien, etc. qui occupent la scène européenne des années 2010.

Enfin, en 2015, triomphe du souverainisme ambiant, le Brexit, événement auquel personne ne croyait, paraît annoncer un phénomène d’un ordre absolument nouveau, le délitement de l’Union européenne.

Certains observateurs firent alors un parallèle entre les mouvements indépendantistes minoritaires et la démarche souverainiste britannique. Partout, notaient-ils, la motivation invoquée paraissait la même : se débarrasser d’une tutelle, ressentie comme pesante, lointaine et étrangère. Dans chaque cas, c’est la volonté « populiste1 » de se retrouver « entre soi », de renouer avec un confinement historique, de retrouver le cocon de son pré carré ethnique, qui l’a emporté sur la volonté d’ouverture, de rassemblement et d’économie d’échelle, qui caractérisait la phase historique précédente.

Nombre d’observateurs (Pascal Boniface, Laurent Dabezies), spontanément critiques du phénomène, stigmatisent – comme dans le cas du Brexit – un « réflexe de riches », désireux de mettre un terme au partage avec des régions moins privilégiées. Slovénie/Macédoine, Catalogne/Andalousie, Lombardie, Vénétie/Calabre sont censées illustrer ce nouvel égoïsme territorial.

Mais, en dépit de certaines ressemblances2, les deux phénomènes sont-ils vraiment de la même nature ?

L’observation permet en réalité de distinguer deux types bien différents de motivation.

Des indépendantismes de libération nationale

Une première chose saute d’abord aux yeux, il s’agit de la nature nettement « ethnique » des causes des départs d’une structure étatique « étrangère » qui marque la fin du XXème siècle et le début du présent siècle.

Le détachement de la Slovaquie de l’ensemble tchécoslovaque (1993), comme celui du Kosovo de la Serbie (2008) font partie de cette série de départs qui, à certains égards, s’apparentent aux décolonisations des années 1947-1962, de l’Inde à l’Algérie.

C’est d’abord le mépris et l’oppression culturelle qui ont suscité des mouvements nationaux qui, face à l’immobilisme du centre, ont progressivement dérivé vers l’indépendantisme.

Il est significatif que, dans chaque cas, au sein des mouvements indépendantistes concernés, on constate la cohabitation de militants appartenant à la fois à la base des populations en cause et aux élites économiques et politiques (Establishment).

En réalité, même si la motivation économique joue certainement un rôle auprès d’une part des populations concernées, les argumentaires développés par les indépendantistes montrent qu’il est loin d’être central et que la quête de libération nationale est partout centrale. On constate par ailleurs que les nations « pauvres » ne sont pas moins nombreuses que les riches dans la quête d’indépendance. Ainsi, c’est la Slovaquie, moins industrialisée que la Tchéquie, qui a amorcé la séparation des deux nations. De même, le Kosovo, moins riche que la Serbie, a de longue date choisi de mener une lutte de libération nationale. On pourrait multiplier les exemples.

La révolte des laissés pour compte du développement

Dans le cas du Brexit et des prurits du même type qui se sont développés au sein de presque tous les États membres de l’UE (Hongrie, Pologne, Danemark, sans oublier la France…), on a affaire à un phénomène de nature différente. ll s’agit ici clairement surtout d’une révolte de la base de la population (couches populaires, banlieues, provinces appauvries) contre ses propres élites, vues, à juste titre, comme pro-européennes, et cosmopolites.

Celles-ci sont perçues comme traîtres à la nation, un peu comme était considérée la noblesse d’Ancien régime lors de la Révolution française. En Grande-Bretagne, à l’occasion du Brexit, on a ainsi nettement observé un double clivage entre régions défavorisées et populations paupérisées et peu diplômées, d’une part et régions riches et éduquées d’autre-part.

On observa à cette occasion que le peuple faisait sien un « patriotisme » à l’ancienne, porté, surtout à la phase précédente (par exemple lors de la Première Guerre mondiale) par la bourgeoisie qui, aujourd’hui, en se mondialisant et se cosmopolitisant, s’en est elle-même détournée.

En ce qui concerne le rapport à l’Europe (europhilie ou europhobie), on observe une différence radicale entre la position des Establishments des États-nations et ceux des régions différenciées, revendiquant plus de liberté vis-à-vis d’un centre, ressenti comme oppressif. Ainsi, les Écossais étaient majoritairement pro-européens lors du référendum du 18 septembre 2014.

Si, au niveau des États, l’heure est aujourd’hui souvent au souverainisme, à l’euroscepticisme, si ce n’est à l’europhobie, au sein des groupes minoritaires « en lutte », au contraire c’est le sentiment pro-européen qui domine3. L’UE y est plutôt perçue comme une alliée dans la lutte séculaire contre le centralisme et ce que l’on a coutume de nommer en France le jacobinisme. On pourait voir là une illustration du vieux principe en vertu duquel, les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

Conclusion

En conclusion, on doit constater que même s’il existe des éléments communs entre les deux types de mouvements séparatistes que sont l’indépendantisme minoritaire et le nationalisme étatique anti-européen, force est de constater que les différences l’emportent largement entre les deux phénomènes.

Notes

  1. Dans chaque cas, on constate un vote radical des zones rurales et pauvres et un vote plus « conservateur » des villes et des élites.
  2. Le cas particulier de la « Padanie » présente lui de fortes analogies avec le Brexit (euroscepticisme, xénophobie…)
  3. Mais pas toujours, en Catalogne, la CUP est indépendantiste et anti-européenne.
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Catégorie(s) : Europe

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