(Par Jean-Marie Woehrling) – Beaucoup d’Alsaciens se font encore des illusions : un garçon intelligent et sympathique comme Macron va bien finir par comprendre nos problèmes et répondre à nos attentes…
Ils ont de la peine à admettre que Macron allie des qualités indéniables (convictions européennes, volonté de remettre en cause la bipolarisation, souci de réformer la France) avec une perception ultra traditionnelle bonapartiste, technocratique et jacobine : la centralisation n’est pas le mal principal du pays, mais le remède. Il faut une concentration des pouvoirs pour briser les résistances corporatistes !
Court-circuiter le débat parlementaire par des ordonnances
Ce qu’il appelle promouvoir « l’intelligence des territoires », c’est organiser avec le réseau « En marche » de bons relais du pouvoir, des personnes talentueuses qui assistent le chef. Ses propositions concrètes, c’est supprimer un quart des départements pour augmenter corrélativement le nombre des « métropoles », supprimer la taxe d’habitation pour rendre les collectivités locales encore plus dépendantes des dotations de l’État, confirmer les réformes destructrices du niveau régional sous prétexte de stabiliser les institutions, restaurer les pouvoirs des préfets par le recours à la « déconcentration ». Dans cette vision, il n’y a pas de place pour prendre en compte les attentes des Alsaciens. Les connaît-il même ? Les représentants locaux du mouvement en marche ignorent très largement la problématique alsacienne et se bornent à égrener le credo macroniste national. Candidats de ce mouvement en Alsace, ils auraient pu au moins s’informer des propositions de reconstitution d’une institution régionale alsacienne, des problèmes du bilinguisme, des difficultés rencontrées par le droit local, de la question du renforcement de la coopération transfrontalière, du contenu possible de la culture régionale, etc.
On pourra objecter que cette indifférence n’est du moins pas de l’opposition comme c’est le cas pour bien des PS ou de l’hypocrisie comme pour beaucoup de LR.
Le point est qu’il n’y a rien à en attendre
Pour le premier tour le vote Unser Land s’impose pour tout Alsacien engagé. Pour le 2e tour, on fera ce qu’on pourra. Mais ne comptons guère sur une future majorité macroniste pour s’occuper de nos problèmes alsaciens.
Jean-Marie Woehrling
100% d’accord . Je serai même plus incisif : la province en général ne fait pas partie des réflexions macédoniennes !